Durant près de 15 ans, j'ai (Patrick Kersalé) exploré les temples khmers, dont certains, comme Angkor Vat et le Bayon, presque centimètre-carré par centimètre-carré. J'ai spécifiquement recherché une représentation de tambour-hochet entre les mains des prêtres hindous, personnages dont il existe des centaines de représentations, mais en vain. En désespoir de cause, j'ai décidé, pour la première fois, le 3 juillet 2020, d'utiliser d'autres moyens d'investigation : la quête d'une éventuelle information stockée dans le Champ Unifié !
Dans le cadre de mes recherches en archéomusicologie, j'ai principalement fondé mon travail sur les ressources matérielles, notamment l'iconographie (principalement basée sur les bas-reliefs des temples), l'épigraphie (qui comprend environ 1600 textes, bien que peu d'entre eux traitent de la musique et des instruments), ainsi que les objets. En ce qui concerne le ḍamaru, je disposais de plusieurs artefacts en bronze issus de fouilles archéologiques officielles, ainsi que de découvertes fortuites. Cependant, pour cet instrument en particulier, je n'avais jamais trouvé de représentation iconographique. À ce stade, deux possibilités se présentaient : soit il n'y avait effectivement aucune représentation, soit je ne l'avais pas encore découverte. Il convient de noter qu'avant ces recherches, personne d'autre ne s'était posé cette question.
Le 3 juillet 2020, je me connecte au Champ Unifié. En quelques minutes seulement, j'obtiens une réponse kinesthésique à mes questions fermées : « Il existe une représentation de tambour-hochet sur un fronton du quart sud-est intérieur du temple du Bayon. » Le 4 juillet au matin, je pars, accompagné de deux témoins, sur les lieux. Aussitôt arrivés, mon amie surnommée “Œil-de-Garuda” identifie un objet inhabituel sur un fronton du quart sud-est, côté est. Je n'avais jamais prêté attention à ce fronton en majeure partie détruit.
La qualité de la sculpture est grossière. Il semble s'agir d'une “retaille” de la période de réaction shivaïte qui suivit la mort du roi Jayavarman VII. Le centre du fronton semble avoir été détruit par l'érosion hydraulique, mais je n'exclue pas que des images bouddhiques aient été détruites par les brahmanes shivaïtes. Sur la gauche, se tient un brahmane dont la sculpture est assez grossière. Il tient un objet constitué d'un manche, surmonté d'une pièce cylindrique. Sur la face du cylindre, deux traits verticaux parallèles ; sur sa gauche subsiste une trace qui pourrait être celle d'une boule fouettante. Bien entendu, dans la réalisation de ce type d'objet, la cordelette et la boule sont les points faibles qui n'ont pas survécu aux dommages du temps, si toutefois ils ont existé. La position des deux mains ne ressemble à rien d'autre de connu dans la sculpture angkorienne.
Compte tenu de la position des mains, il semble que ce soit la main droite qui imprime le mouvement de rotation, la gauche se contentant de maintenir le tambour en position. J'ai moi-même réalisé ce mouvement avec un objet de taille similaire, cela fonctionne parfaitement.
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